Le Centenaire de la 1ere Guerre mondiale

Le centenaire de la Première Guerre Mondiale

A l'occasion du Centenaire 2018, Vous allez retrouver de 2017 à 2018, des résumés des évènements qui se sont déroulés pendant la guerre 14-18.

A partir des récits communiqués par la famille HICTER, il y a 100 ans à SAVY 

  Au son du canon... 902 jours sous l'occupation ... 1914                       

 

Août-septembre 1914

Samedi 1er août: 

La mobilisation générale est proclamée à 17h00. tout le village est en émoi.

Le 24 août, la mobilisation est terminée. Les soldats, les uns  après les autres, ont rejoint leur destination. Des mauvais bruits circulent. On dit que les allemands sont entrés en France, et qu'ils seraient à Roubaix ! Fin août, les allemands arrivent à grands pas. un long défilé de voitures de toutes sortes, des chariots remplis de femmes et enfants jettent la terreur parmi les habitants. On entend des fusillades. Presque tous les habitants sont partis. Ceux qui restent s'organisent autour des réquisitions, des ordres allemands et des cantonnements des troupes.

Le 27 août, on entend les premiers coups de canon. Et par la suite, toute la journée, on vit au rythme de ceux-ci. 

11 septembre1914, règne une agitation générale, on prévoit une bataille dans la région.

 

Octobre-Novembre- Décembre 1914

Le son du canon est quasi quotidien.

Les réquisitions vont bon train: pommes de terre, vin, cochons, de la literie...

Le responsable de la commune est chargé de lister: les bestiaux, chevaux, blé, avoine... 

En novembre, Savy subit une pollution de l'eau avec des cas de typhus. La Kommandantür de Vermand envoie une note conseillant au maire de demander secours au gouvenement suisse pour remédier aux manques de vivres. 

En décembre, un officier "terrible" est nommé, le Major Viernt. Cravaches en mains, il dicte ses nouveaux ordres: 

     - Défense de faire sonner les cloches;

     - Tuer tous les pigeons. Si un pigeon est vu sur un toit, on incendiera la maisons;

     - Livrer les appareils téléphoniques;

     - Dénoncer les soldats alliés;

     - Ne pas délivrer de laissez-passer;

     - Lister les animaux, les grains, le vin;

Chaque trimestre, on doit payer une contribution de 5014.71 francs.

Les habitants essaient tant bien que mal de cacher des produits.


 

Au son du canon... 902 jours sous l'occupation ... 1915 

 

Janvier- février – mars 1915

Le 1er de l’an est qualifié de calme et triste avec le bruit continuel du canon.

Le représentant du village est toujours en train de courir pour alimenter les réquisitions et les contributions.

Nouvel ordre : Interdiction ABSOLUE de correspondre par écrit avec d’autres personnes que des prisonniers de guerre.

En janvier, les noyers sont abattus et il est nécessaire de créer une entente entre Gricourt, Fayet, Holnon, Francilly et Savy, au sujet de la culture et le ravitaillement.

Les allemands dictent tout ce qui doit être semé ou non, ce qui doit être récolté, ce qui doit être réalisé pour le travail de la terre ou autres.

En février, un bureau de tabac ouvre ses portes où l’on trouve du tabac, des allumettes, et la gazette des Ardennes, un outil de propagande allemande qui est obligatoire d’acheter et de diffuser. La farine est rationnée avec 108g de farine par jour et par personne. Le pain doit aussi contenir 1/5 de fécule.

 

Avril – mai – juin 1915

On entend le canon incessant, plus ou moins intensément.

A Savy, cantonnent de nombreuses troupes. Malgré l’ordre aux troupes de ne rien réquisitionner, rien ne change. Les troupes continuent leur chahut et leur pillage.

En avril, Savy n’appartient plus à la zone des étapes mais à celle des opérations.

Suite à une réunion, on apprend un projet de ravitaillement de la population civile par l’Amérique.

Contribution à payer : 5014.71 F

Les avions alliés survolent Saint-Quentin et le bombardement du dépôt de munition de la gare est un succès : 16 wagons.

Le magasin communal est constitué afin de gérer le ravitaillement américain.

 

Juillet – aout – septembre 1915

On entend le canon….

Il est à signaler le nombre de pommiers, poiriers, et pruniers.

Les vacances scolaires se déroulent du 15/07 au 5/09.

Les petits pois sont trop gros, si à l’avenir cela se reproduit, il y aura des amendes….

11 juillet : fête du village.

En juillet, ce nouvel ordre : Peine de mort ! pour tous les signaux, feux, et lumières en plaine ou dans les bâtiments.

En juillet, pose d’une affiche « sensationnelle » polycopiée, ordonnant aux hommes, aux femmes, aux enfants de travailler de 4h00 du matin à 20h00 et menaçant « les fainéants d’ouvriers » de prison, de fouet et de coups de bâton.

2 août 1915 : Anniversaire de la mobilisation générale. C’est le jour de faire le point de la situation. La vie est triste, l’angoisse est omniprésente. Chaque jour, vexations, réquisitions de jour et de nuit. Nous sommes obligés de saluer les officiers, sinon c’est la prison. Les denrées manquent, de même que les choses les plus nécessaires. Dans les fermes, matériel et cheptel partent peu à peu : bientôt ce sera vide. Les habitants subissent toujours les réquisitions, et élaborent des listes en tout genre : harnais, ficelle, vin, champagne, cochons d’inde, œufs, légumes, les colombophiles…Les rationnements sont de coutume : farine, beurre, charbon, pain, céréales…

Dans le ciel de Savy, des combats aériens s’accentuent, et on instaure un couvre-feu à partir de 19h30.

 

Octobre – novembre- décembre 1915

On entend le canon plus ou moins loin !

Un nouveau ravitaillement américain est arrivé. Les allemands apposent une affiche édictant la peine de mort contre les coupables d’attentats contre les chemins de fer.

Il y a différents types de laissez-passer : des rouges, des blancs, des verts. Ceux pour les bois, ceux pour les champs. Gare aux contrevenants ! 8 jours de prison dont 6 jours au pain et à l’eau.

Les allemands ordonnent de lister tous les arbres, y compris ceux du bois d’Holnon (peupliers, chênes, hêtres, ormes) ayant 0.36 m de diamètre et 4 m de haut.

18/10 Guillaume II inaugure, à Saint-Quentin, un monument aux soldats morts.

On publie le nom des otages en cas d’attentat contre les chemins de fer.

On doit payer : 5014.71F

De nombreuses troupes stationnent toujours. Le ravitaillement américain est reçu.

On voit des ordres étonnants et compliqués : « L’inspektion » fait demander par la MFK26 « le poids de toutes les brindilles de jeunes arbres de moins de 1 m de diamètre se trouvant sur le territoire de la commune, y compris le bois de Savy ».


Au son du canon... 902 jours sous l'occupation ...   1916

Janvier- février – mars 1916

Roulement continuel du canon avec plus ou moins d’extrêmes violences.

Le magasin communal fonctionne comme d’usage.

Les listes sont régulières : les faucheuses, moissonneuses, métiers à tisser, les chiens….

Afin d’alimenter la propagande, les allemands annoncent la chute du second fort de Verdun et le fort de Vaux.

Le 09 mars 1916, l’Allemagne déclare la guerre au Portugal.

 

Avril – mai – juin 1916

On entend le canon.

On appose une affiche relative à la rage, suite à une morsure par un animal malade et une taxe sur les chiens est instaurée.

En mai, les soldats du Hilfspferde dépôt installent sur la place de l’église, au pignon de la grange de monsieur Boré, un monument en pierre pour commémorer leur passage. La commune reçoit le ravitaillement américain.

Du 29 mai au 11 juin, fermeture de l’école, les enfants doivent aller arracher les mauvaises herbes dans les champs.

En juin, Guillaume II vient à Saint-Quentin.

Les allemands construisent avec des prisonniers russes, un parc d’aviation à la sortie du village. Dans le ciel des combats aériens font rage.

La plupart des actes d’administration et de gestion des affaires communales se font à jours fixes, chaque semaine ou chaque mois, ainsi que les états et les listes.

 

Juillet – août – septembre 1916

Le canon tonne continuellement !

Ordre : Défense d’envoyer de l’argent aux prisonniers de guerre.

Savy accueille 350 évacués.

La contribution de guerre doit être payée : 52654.45 F (en bons ou en espèces). Il est parfois difficile de réunir la somme auprès des habitants.

Les troupes défilent. En août, l’ordre est reçu d’évacuer immédiatement la gare.

 

Octobre – novembre – décembre 1916

Le canon gronde….

Savy se trouve en zone d’opération. Il est procédé à la vaccination de tous les habitants contre le typhus.

En octobre, un nouvel ordre : « tout le bétail doit être enlevé, et une partie des habitants évacuée. Les personnes, capable de travailler, resteront à Savy et seront encasernées. » Il règne alors une grande perturbation et tristesse dans le village.

Suite aux protestations, les habitants peuvent rester chez eux. Satisfaction générale ! sauf pour quelques personnes. Pour fêter cela, une messe d’action de grâces est dite.

En novembre, le parc d’aviation est pour ainsi dire terminé avec ses bureaux, ses hangars, ses ateliers de mécanique, ses voies de chemin de fer, son quai d’embarquement, ses routes.

Le 20/12, les allemands percent une ouverture dans le clocher de l’église par laquelle ils jettent la plus petite cloche qui ne se brise pas.

On abat tous les arbres des propriétés privées.


Au son du canon... 902 jours sous l'occupation ...   1917

Janvier – février 1917

 

En février, on parle de rupture des relations diplomatiques entre l’Amérique et l’Allemagne.

Le 10 février, on annonce que la commune va être évacuée pour tous les habitants. Les archives de la mairie, les vases sacrés de l’église sont transférés à Sancourt.

Le 14 février, on évacue ! à 6h45, les habitants se donnent rendez-vous devant l’école des filles, il neige, il gèle, tout est froid et triste… Le convoi est de 128 personnes. Départ par le train : direction Maubeuge. « Arrivée avec une nuit noire, avec un vent glacial, un verglas très glissant… » Transfert en voiture des habitants de Savy et Fluquières à Gognies-Chaussée.

Courant mars 1917, nous apprenons que Savy est détruit.